top of page
Photo du rédacteurOshūn Art

Cinq questions à... Diane Audrey NGAKO

Dernière mise à jour : 17 août 2021


Diane Audrey Ngako, une figure de l'art contemporain africain est une collectionneuse et fondatrice de Douala Art Fair
Diane Audrey Ngako Photo : Guillaume Flandre

À l’occasion de ce premier entretien, l’équipe d’Oshūn Art a eu l’honneur de recevoir Diane Audrey Ngako. D’origine camerounaise, elle débute sa carrière en France en tant que Rédactrice en chef de Roots Magazine. Par la suite, elle diversifie ses activités en intégrant la rédaction du magazine Le Monde Afrique et devient chroniqueuse à TV5 Monde, avant de retourner dans son pays d’origine. Fondatrice de plusieurs entreprises à succès, Diane Audrey Ngako s’impose rapidement comme une figure incontournable en Afrique et au sein de ses diasporas, au point d’être nommée parmi les personnalités les plus influentes de moins de 30 ans, par le magazine Forbes.

Passionnée par l’art depuis son enfance, elle fonda aussi Douala Art Fair, une foire d’art contemporain et du design, dans le but de promouvoir des artistes de tous horizons. Au-delà de son parcours particulièrement inspirant, nous souhaitons vous faire découvrir une part relativement méconnue de la vie de Diane Audrey Ngako, son statut de collectionneuse d’art.



Bonjour Diane Audrey Ngako,

Tout d’abord, nous vous remercions d’avoir accepté de répondre à nos questions.

- Nous allons débuter par une question simple :

D’où vous provient cette passion pour l’art contemporain africain ?


Diane Audrey Ngako :

« Je dirais de ma mère qui a toujours acheté des tableaux à la maison. Je me souviens de lithographies d’artistes ou encore d’une belle collection d’arts premiers venant d’Afrique centrale et principalement du Cameroun.

Ensuite, j’ai débuté à 16 ans à collectionner des appareils photos anciens. Mes parents, ma mère et mon beau-père Gilbert m’accompagnaient dans cette passion. Ils m’achetaient des livres et on faisait beaucoup de brocantes. À 18 ans, j’ai découvert la photographie, j’ai commencé à en faire. Je prenais plaisir à capter les émotions de mes sujets.

Je crois que c’est principalement ça, au-delà des visites de galeries, musées dans le monde entier. »


- Nos lecteurs n’ont malheureusement pas l’opportunité de découvrir votre collection artistique : pour en avoir une idée plus précise, comment la caractériseriez-vous ?


Diane Audrey Ngako :

« J’ai longtemps uniquement collectionné des artistes d’Afrique et de la diaspora mais depuis 2021, je suis plus ouverte.

Je suis mon intuition, la technique de l’artiste et son propos. Je suis constamment en train de rechercher de la poésie dans les œuvres. J’ai besoin d’avoir le sentiment que le temps s’arrête lorsque je suis devant une toile. Bien entendu, j’achèterais principalement des artistes talentueux du continent et de la diaspora. La Voodart collection (ndlr. : la collection privée de Diane Audrey Ngako) soutient les artistes vivants d’Afrique, de sa diaspora et du monde depuis 2008. Côté Medium, je suis très ouverte, je n’ai pas de limites. Aujourd’hui, je suis très intéressée par les installations de l’artiste camerounais Goddy Laye, décédé en 2011. »



© Diane Audrey Ngako

- Pouvez-vous partager à nos lecteurs votre dernier coup de cœur artistique ?


Mes trois derniers coups de cœur sont : Elladj Lincy Deloumeaux (Guadeloupe), Juliette Barthe (France) ou encore Deborah Segun (Nigeria). Trois de mes dernières acquisitions !

Sinon, j’ai eu un gros coup de cœur pour la dernière exposition de l’artiste ghanéen Serge Attukwei Clottey à Simchowitz Gallery (Los Angeles), dont le travail a évolué ces trois dernières années. Je prends toujours plaisir à voir les artistes se repenser et challenger le statu quo.


Diane Audrey Ngako, grande figure de l'art cpntemporain africain; pose avec une photographie de James Barnor, issue de sa collection privée
© Diane Audrey Ngako

- Il existe un préjugé selon lequel les collections d’art sont plus constituées dans un but purement financier que par réelle passion artistique :

Selon vous, s’agit-il d’une idée préconçue ?


Je crois qu’il y a les deux écoles. Le plus important est de vivre dans sa vérité. Moi je suis une passionnée. Il faut beaucoup de temps, de passion, d’amour pour collectionner, découvrir des talents, visiter des galeries, musées, bouquiner.

Cependant, je reste consciente, que toutes ces œuvres que j’acquiers constitue un réel patrimoine.




Pour terminer notre entretien, nous souhaitons vous poser une dernière question :

Quels conseils donneriez-vous à un amateur d’art qui souhaiterait débuter sa propre collection d’art ?


- Achetez ce que vous aimez, toujours !

Par les temps qui courent, il peut être facile de rester coincé avec une œuvre d’art que vous n’aimez pas, simplement à cause de la spéculation selon laquelle elle prendrait de la valeur.

- Établissez un budget ; collectionner de l’art peut devenir très rapidement addictif. Je le vis depuis quelques mois et je comprends l’importance de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Pour moi, ce qui fonctionne est d’avoir un budget trimestriel.

- Construire des relations dans ce milieu (galeries, musées, artistes) afin d’être toujours bien informé de ce qu’il se passe.


Nous remercions chaleureusement Diane Audrey Ngako d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.


Pour découvrir la collection privée de Diane Audrey Ngako ainsi que Douala Art Fair,

veuillez cliquer sur les liens suivants :


 

Entretien mené par

Rama Barry

Historienne de l'art

© Oshūn Art



Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page